Pointu à Cassis

Pointu à Cassis
Pointu à Cassis (photo Toti)


« C'est ici un blog de bonne foi, lecteur.
Il t’avertit dès l’entrée que je ne m’y suis proposé aucune autre fin que culinaire et privée.
Je n’y ai aucune préoccupation de ton service ni de ma gloire.
Je l’ai consacré à la commodité particulière et gastronomique de mes parents et amis.
Ainsi, lecteur, je suis moi-même la matière culinaire de mon blog :
il n’est pas raisonnable que tu emploies ton loisir en un sujet si frivole et si vain ».


mercredi 17 juin 2009

Montalban - Riz aux artichauts

Une publication ce soir, car demain, "molto impegnato".
Un clin d'oeil à notre détective privé gourmet et brûleur de livres....

« Il déchira le livre, froissa les pages et, sur ces colombes en papier mortes, il bâtit l’architecture de son feu et y déposa l’allumette qui devint l’épicentre d’une flamme [….]. Au fur et à mesure que le feu grandissait, il faisait le décompte, du coin de l’œil, des livres qui lui restaient. Assez pour brûler l’un après l’autre des livres dont il avait eu besoin ou qu’il avait aimés quand il croyait que les mots avaient quelque chose à voir avec la réalité et la vie. Assez de matériau combustible pour les années qui lui restaient à vivre. […] Un de ces jours, il allait brûler le « Théâtre complet » de Lorca, avant que la mort les sépare. Il avait déjà essayé de brûler « Le Poète à New York », mais il s’était mis à le relire en retournant près de la cheminée et il était tombé sur des vers qui lui étaient apparus trop lourds de vérités » (La Rose d’Alexandrie p.47)

« Biscuter repartit dans sa petite cuisine dans une volée de discours portant sur la cause ultime de l’univers assaisonné d’apostilles à propos d’un plat de riz aux artichauts qu’il était en train de préparer. Un peu d’oignon et d’ail revenus dans l’huile, beaucoup d’artichauts, du safran, des poivrons, rien d’autre ». Histoires de politique fiction - La guerre civile n’est pas finie p.89

Ingrédients pour 4 personnes :
- 300g de riz environ
- 1kg d’artichauts
- 1l de bouillon de légumes
- 1 oignon
- 2 tomates
- 1 poivron rouge et 1 poivron jaune grillés
- 1 gousse d’ail
- 1 bouquet de persil
- huile d’olive
- sel et poivre

Couper le haut des feuilles des artichauts, les couper en 4 et les faire revenir dans un fond d’huile d’olive.
Les retirer, et dans la même huile, faire revenir l’oignon haché et les tomates pelées, épépinées et coupées en petits morceaux. Remettre les artichauts, ajouter le bouillon de légumes, porter à ébullition, ajouter le riz et le safran. Saler et poivrer.
Laisser s’évaporer le bouillon environ 20mn, en remuant souvent, ajouter alors les poivrons coupés en lanières (sans la peau) et un hachis d’ail et de persil. Faire cuire encore quelques minutes et servir aussitôt.



"On se croirait à Puigcerda !" a dit Norma C.
Un hommage à la Catalogne avec le "sang et or" des poivrons ....

5 commentaires:

Anne a dit…

Brûler un livre qu'on a aimé? Voilà qui me couperait l'appétit! Heureusement qu'il s'agit d'une fiction!
Bonne soirée et merci pour la recette.
Anne

Unknown a dit…

Quel âge a Pepe Carvalho à peu près ? Je pose la question pour comprendre qu'il en soit venu à
«... brûler l’un après l’autre des livres dont il avait eu besoin ou qu’il avait aimés quand il croyait que les mots avaient quelque chose à voir avec la réalité et la vie.»

Les gens du Sud nous n'êtes pas de tout repos, la preuve si l'on retrouve le sang et l'or dans vos assiettes...

Linda

Totirakapon a dit…

Dans les premiers romans datant du début des années 80, il a un peu plus de 40 ans. On peut supposer qu'il est né à l'époque de la prise du pouvoir par Franco aux environs de 1938...Physiquement, Montalban disait que l'acteur français Jean-Louis Trintignant était celui qui lui ressemblait le plus...

Les Idées Heureuses a dit…

Je suis en train de lire "Le labyrinthe grec" et voila une description peu ragoûtante d'un livre chez Montalban par un personnage qui n'est pas Carvahlo:
-"Vous savez ce qu'il fait des livres, ce fou?
-.....
-Il se mouche dedans, achète au marché des fruits les plus mûrs qu'il peut trouver et les mange au-dessus des livres ouverts pour les barbouiller de jus...
-Il offre des livres plein de morve et de tâches?
-j'essaie d'offrir les moins sales mais je ne suis pas trop regardant, un livre n'est jamais qu'une espèce de boite pleine de pages et le lecteur ne sait presque jamais ce qui l'attend. Il doit prendre un risque."
Souhaitons que ce ne soit qu'une divagation littéraire!!

Anne a dit…

Puisque nous parlons d'Italie, de littérature et de gastronomie sur ce blog, voici ce que dit Jean d'Ormesson à propos de Rabelais: "Rabelais se rendra à Rome avec le cardinal Du Bellay et en rapportera la romaine, le melon, l'artichaut et l'oeillet, dont il a subtilisé les graines dans les jardins du pape."
Bonne soirée.
Anne