Pointu à Cassis

Pointu à Cassis
Pointu à Cassis (photo Toti)


« C'est ici un blog de bonne foi, lecteur.
Il t’avertit dès l’entrée que je ne m’y suis proposé aucune autre fin que culinaire et privée.
Je n’y ai aucune préoccupation de ton service ni de ma gloire.
Je l’ai consacré à la commodité particulière et gastronomique de mes parents et amis.
Ainsi, lecteur, je suis moi-même la matière culinaire de mon blog :
il n’est pas raisonnable que tu emploies ton loisir en un sujet si frivole et si vain ».


samedi 8 janvier 2011

Les plats de la tradition IV : "le cotechino"

Aujourd'hui, notre rubrique s'attardera
sur le cotechino,
le plat incontournable
des fêtes de fin d'année en Italie !
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Pour toutes celles et ceux qui ne connaîtraient pas :
le cotechino est un produit de la charcuterie italienne
qui se consomme sous la forme d'une saucisse cuite.
Il doit son nom à la couenne (cotica, en italien) de cochon,
et prend des noms locaux selon les endroits de production.
La tradition veut qu'il soit le premier plat de l'année
(ou le dernier) accompagné de lentilles.
Quatre régions d'Italie ont inscrit le cotechino
dans la liste des produits agroalimentaires traditionnels :
la Lombardie, le Molise,
le Trentin-Haut-Adige et la Vénétie.
Mais c'est la Lombardie,
(dont voici le drapeau)
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qui en est la véritable patrie
avec le "cotechino di Modena" .
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Aux dires de la légende,
la saucisse de Modène aurait fait son apparition
en 1511 à Mirandola.
(La ville de Pic !)
Lorsque la ville fut assiégée par les armées du pape Jules II,
les habitants furent obligés de trouver
une autre méthode pour conserver la viande de porc
et ils décidèrent de la mettre en boyau dans la couenne.
C’est ainsi que naquit la saucisse de Modène.
La recette eut un tel succès que vers la fin du XVIIIème siècle
le « Cotechino di Modena » remplaça
dans la culture gastronomique la “saucisse jaune
qui avait rendu Modène célèbre, dès la Renaissance.
La transformation des premières charcuteries
en structures semi-industrielles
favorisa l’expansion du "cotechino"
dans les zones limitrophes.
A partir de ce moment, le produit se vendit de plus en plus
et dès 1800 déjà,
son succès se mesurait à grande échelle. (sources italianpasta)
Même si c'est un plat de fête,
ce n'est pas un produit cher :
j'ai vu des promotions en fin d'année
à 2 € les 500g,
mais en général,
il faut compter entre 5 et 8 €
le demi-kilo.
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De nos jours, le "cotechino"
est vendu pré-cuit,
enveloppé dans un sachet de cuisson,
et il suffit, en général, de 20 à 30mn
pour terminer la cuisson.
Une fois cuit,
il faut éliminer le "brodo"
de cuisson.
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La recette la plus connue
et la plus courante est celle du
cotechino aux lentilles,
que nous a déjà présentée,
en début d'année,
l'ami Citron Vert.
On fait revenir des "odori"
(céleri, oignon, carotte et fenouil)
dans un fond d'huile d'olive ;
on ajoute des lentilles
(ici des lentilles en boîte,
bien rincées et bien égouttées),
on fait chauffer le tout 5mn,
on ajoute le cotechino coupé en tranches,
et c'est prêt !
.
Un plat délicieux
que Norma C a plébiscité !
.

Les lentilles apporteront
joie et prospérité toute l'année !
.
Nous parlerons très bientôt
d'autres recettes de Lombardie
qui est la prochaine région
sur laquelle nous "travaillons"
pour nos "Rencontres Gourmandes".

4 commentaires:

Anne a dit…

En Limousin aussi, le plat de lentilles du jour de l'an est censé apporter la prospérité. Mais je ne connaissais pas le "cotechino" et son histoire. Merci pour votre reportage.
Bon weekend!
Anne

colibri a dit…

"... mettre (la viande de porc) en boyau dans la couenne...", ça donne quoi, Toti ??? Je fais de temps en temps des saucisses maison (c'est amusant et tellement bon !), notamment celles un peu piquantes à la façon brésilienne, que je ne trouve pas facilement pour mettre dans la feijoada, un plat que j'aime bien, alors ça m'intéresse ta recette, mais je n'arrive pas à saisir le procédé tel que décrit ??? Des précisions, STP, car je mettrais plutôt la couenne dans le boyau !!!

Totirakapon a dit…

Je pense qu'il s'agit là des premiers procédés de fabrication qui permettaient de conserver la viande dans une couche de graisse. Quand on achète du cotechino fait chez un boucher-charcutier, on recommande de le faire cuire dans un torchon pour éviter qu'il s'émiette.
Je n'en sais pas plus sur la fabrication du cotechino !

pommes cannelles a dit…

je ne connaissais pas cette tradition Italienne, mais je connais surtout la région du Piémont car j'habite à côté.
La prochaine fois que je vais en Italie, je vais en acheter.
Bonne année à vous aussi.