Pointu à Cassis

Pointu à Cassis
Pointu à Cassis (photo Toti)


« C'est ici un blog de bonne foi, lecteur.
Il t’avertit dès l’entrée que je ne m’y suis proposé aucune autre fin que culinaire et privée.
Je n’y ai aucune préoccupation de ton service ni de ma gloire.
Je l’ai consacré à la commodité particulière et gastronomique de mes parents et amis.
Ainsi, lecteur, je suis moi-même la matière culinaire de mon blog :
il n’est pas raisonnable que tu emploies ton loisir en un sujet si frivole et si vain ».


dimanche 16 janvier 2011

"Primi" de Lombardie : la soupe "alla pavese"

Nous passons aujourd'hui
aux "primi" lombards,
et parmi ceux-ci,
l'un des plus connus,
la "zuppa alla pavese",
la soupe de Pavie.
(avec un clin d'oeil à Paola,
notre amie du site "Gatti, fatti e misfatti".)
.
Nous aimons beaucoup Pavie,
qui est une petite ville splendide,
un peu à l'écart des circuits touristiques.
Pour beaucoup de Français,
le nom de la ville est associée
à la pitoyable défaite de François Ier
en 1525,
(voir le très beau texte de Giono
"Le désastre de Pavie") et
à sa Chartreuse,
qui se trouve en fait
à une dizaine de kilomètres...
C'est une petite ville universitaire calme,
(l'université fondée en 1361,
est l'une des plus anciennes d'Europe ;
une école de rhétorique est mentionnée dès 825...)
Elle est bâtie le long du Ticino,
(le Tessin),
que l'on voit dans le montage ci-dessous,
fleuve connu pour
le fameux pont couvert qui l'enjambe.
.
L'Osteria "Alle carceri"
("Les prisons")
est pour nous un excellent souvenir,
et nous y avions mangé une délicieuse
"soupe de Pavie".
.
En dehors de la Chartreuse
et de son Duomo,
Pavie est célèbre
pour ses tours :
des tours médiévales,
principalement conservées autour
de la piazza Leonardo da Vinci,
ainsi que le château Visconti (Castello Visconteo),
construit en 1365.
Pétrarque y a vécu et s'est occupé de la bibliothèque.
.
Après cette rapide présentation
de la ville,
voici enfin ce qui a fait sa renommée culinaire :
sa soupe.
.
(photo "La Cucina del Corriere",
la mienne a disparu en décembre...)
Il est à noter également
que pendant très longtemps,
"alla pavese",
a signifié en cuisine,
"au parmesan".
.
Nous avons évoqué au début,
la défaite de François Ier,
et bien, cette soupe est en fait, selon la légende,
liée à l'histoire de la bataille ;
alors qu’il se trouvait près de Pavie,
le roi fut pris de fringale après la fatigue des combats.
Une paysanne s’empressa de lui préparer une soupe,
avec les seuls ingrédients dont elle disposait,
du pain de millet, des œufs et de la soupe de haricots.
Le roi de France perdit la bataille
mais la « soupe de Pavie » fit son entrée dans l’histoire.
Ingrédients pour 4 personnes :
- 1l de bouillon de volaille
- 8 œufs
- 8 tranches de pain de campagne
- beurre
- parmesan râpé
- huile d’olive
- sel et poivre
Faire chauffer le bouillon dans une cocotte.
Faire rissoler les tranches de pain des 2 côtés,
dans une poêle, avec 1 noix de beurre.
Répartir le pain dans 4 grandes assiettes creuses individuelles,
casser 2 œufs dans chaque assiette
en prenant soin de garder le jaune intact.
Verser par dessus le bouillon bouillant.
Laisser les blancs prendre, saler, poivrer
et saupoudrer de parmesan râpé. Servir aussitôt.
Une variante consiste à n’incorporer
que des jaunes d’œuf dans le bouillon.
.
Bon dimanche à tous !

2 commentaires:

Unknown a dit…

Les liens avec l'Histoire sont toujours appréciés et encore plus qu'en ils se mêlent à la vie quotidienne de cette époque.

Linda

Anne a dit…

Cher François 1er qui aimait tant l'Italie! Suivons son exemple, non pour les batailles, mais pour tout le reste!
Anne