Pointu à Cassis

Pointu à Cassis
Pointu à Cassis (photo Toti)


« C'est ici un blog de bonne foi, lecteur.
Il t’avertit dès l’entrée que je ne m’y suis proposé aucune autre fin que culinaire et privée.
Je n’y ai aucune préoccupation de ton service ni de ma gloire.
Je l’ai consacré à la commodité particulière et gastronomique de mes parents et amis.
Ainsi, lecteur, je suis moi-même la matière culinaire de mon blog :
il n’est pas raisonnable que tu emploies ton loisir en un sujet si frivole et si vain ».


lundi 3 octobre 2011

Ma dernière séance (9) : les années 40 : Laura


"Laura" d'Otto Preminger (1944)
"Le film s'ouvre sur la phrase : « I shall never forget the week-end Laura died » (« Je n'oublierai jamais le week-end où Laura est morte »). Laura, (Gene Tierney) qui travaillait dans la publicité, a été découverte abattue d'une décharge de chevrotine en plein visage dans le hall de son appartement. Le lieutenant McPherson (Dana Andrews) enquête auprès de ses proches, principalement Waldo Lydecker, (Clifton Webb)un journaliste et critique à la plume acide, qui a fait de Laura une femme du monde, et Shelby, un bellâtre sans le sou qu'elle devait épouser. Au fil de ses recherches, où il apprend à la connaître, au travers des témoignages, de la lecture de ses lettres et de son journal intime, et subjugué par un tableau qui la représente, l'inspecteur tombe sous le charme de la jeune femme assassinée." (photo)


Vous trouverez une excellente analyse ici,
sur le site de l'académie de Caen.


En voici quelques extraits
(qui ne dévoilent pas les ressorts de l'intrigue
pour celles et ceux qui
ne connaîtraient pas le film....) :
Analyse de Jacques Lourcelles :
« Se situant à l'intérieur du cadre du film noir, Laura marie deux aspects qui, si la maestria du réalisateur avait été moins grande, auraient pu se nuire et même s'entre-détruire. Laura est en effet à la fois une énigme policière extrêmement originale et un drame psychologique, au ton désabusé et pessimiste, sur l'irrémédiable distance qui sépare les êtres. Le premier aspect repose sur une construction dramatique rigoureuse ; le second sur un ensemble d'harmoniques au lyrisme souterrain favorisant un certain flou et ouvrant sur le mystère insondable des cœurs. Preminger utilise à son profit deux des éléments structuraux du film noir le flash-back et commentaire off non pour apporter, comme c'est souvent le cas, un surcroît d'ambiguïté et d'obscurité à l'intrigue mais pour présenter la narration avec un immense recul. Le film et l'évocation de Laura commencent par la phrase célèbre de Lydecker "Je n'oublierai jamais…". Cette évocation qui ne se situe pas dans le temps réel mais dans une sorte d'éternité, ne finira à vrai dire jamais, puisqu'il n'y a pas de retour net au présent et que le narrateur (Lydecker) meurt à la fin. L'intrigue, détachée du temps, est donc pour ainsi dire commentée d'outre-tombe par l'un de ses participants La froideur du ton et l'éloignement infini du personnage narrateur par rapport à ce qu'il raconte, renforce paradoxalement le pathétique, la proximité et le caractère intime de ce qui est montré. »

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