Pointu à Cassis

Pointu à Cassis
Pointu à Cassis (photo Toti)


« C'est ici un blog de bonne foi, lecteur.
Il t’avertit dès l’entrée que je ne m’y suis proposé aucune autre fin que culinaire et privée.
Je n’y ai aucune préoccupation de ton service ni de ma gloire.
Je l’ai consacré à la commodité particulière et gastronomique de mes parents et amis.
Ainsi, lecteur, je suis moi-même la matière culinaire de mon blog :
il n’est pas raisonnable que tu emploies ton loisir en un sujet si frivole et si vain ».


jeudi 9 février 2012

Ma dernière séance (8) : les années 60

1966
l'année de :
"Un Homme et une Femme",
de "Belle de Jour" de Bunuel,
 de Sergio Leone : "Le bon, la brute et le truand",
"Les compagnons de la Marguerite" de Mocky,
 "Le crépuscule des aigles", "Qui a peur de Virginia Woolf ?"

Mais nous ferons aujourd'hui
un tour dans le "swinging London" des années 60
avec "Blow up".
C' est un film britanno-italo-américain
de Michelangelo Antonioni
et inspiré d'une nouvelle de Julio Cortázar.
Le film obtient la Palme d'or au festival de Cannes en 1967.

Avec: David Hemmings (Thomas), Vanessa Redgrave (Jane),
Peter Bowles (Ron), Sarah Miles (Patricia),
John Castle (Bill), Jane Birkin (la blonde), Gillian Hills (la brune). 1h52.


"À Londres, Thomas, un photographe de mode, se rend dans un parc où un couple qui s'embrasse attire son attention. Il prend des clichés, mais la jeune femme, Jane, exige les négatifs, allant jusqu'à s'offrir à lui pour les obtenir. Thomas lui donne une autre pellicule et il développe les photos du parc. En agrandissant celles-ci, il découvre un crime, ce qu'il vérifie dès la nuit suivante, en découvrant la présence du cadavre dans le parc. Désemparé, il cherche conseil auprès de ses amis, en vain. Pendant ce temps, les bobines ont été volées dans son atelier..."

Le film fit scandale à sa sortie en Grande-Bretagne : c'était la première fois qu'on montrait dans un film britannique un corps féminin entièrement dénudé (en l'occurrence, celui de Jane Birkin). Cinq minutes en furent d'ailleurs coupées par le comité de censure de la dictature argentine.

C'est en hommage à Blow-Up que Brian De Palma réalisa "Blow Out" en 1981 : John Travolta y interprète un preneur de son qui enregistre la scène d'un accident de voiture qui se révélera être un meurtre...

"Blow-up se veut le récit d'une perte de contrôle et d'un apprentissage. Thomas, prenant conscience de son incapacité et de l'impossibilité de s'approprier le réel, apprend à le questionner, à revoir ses positions face à celui-ci et à prendre conscience du signe.
Thomas ne cesse de se tromper au cours du film et, en cela, accomplit bien un parcours initiatique (Selon le mythe de la caverne de Platon, l'erreur est nécessaire à la connaissance : au départ, on ne voit que les ombres, la connaissance c'est le mouvement de détournement, lorsque l'on se retourne pour voir l'objet réel).
Thomas croit pouvoir maîtriser la réalité dans son studio de photos mais se trouve confronté à une réalité beaucoup plus complexe dans le parc. Il fait d'abord l’expérience du contact avec le monde réel par l’entremise de la photographie, laquelle n’était envisagé par lui jusqu’alors que comme un moyen de production, de fabrication d’images, d’icônes. Il redécouvre presque par hasard la capacité d’enregistrement et de témoignange de l’image photographique mais en surestime la portée.
Il croit d'abord avoir empêché un crime avant de comprendre qu'il n'a rien empêché du tout. Il croit tout pouvoir prouver avec la technique, celle de la photo, mais la preuve lui glisse entre les doigts. Thomas a beau se moquer de son ami peintre qui n'arrive pas à vendre ses "gribouillages", il sait que celui-ci possède un net avantage sur lui : il laisse advenir la réalité, le sens n'arrive pas de suite, il faut d'abord que le mystère prenne. Tel est probablement le sens du fameux son de la balle de tennis que veut bien percevoir Thomas à la fin du film. L'insert en parallèle de cette acceptation d'un son imaginaire d'une toile de son ami peintre suggère qu'il l'a rejoint dans son parcours artistique.
Au terme du film, Thomas a probablement beaucoup évolué. Mais c'est aussi le spectateur qu'Antonioni cherche à mettre à la question." (Critique et analyse du Cinéclub de Caen) 


1 commentaire:

elza jazz a dit…

Merci. Je vais pouvoir le décongeler
et utiliser cette recette. Merci de
m'avoir répondu. Bonne fin de semaine
sans trop de froid.