Pointu à Cassis

Pointu à Cassis
Pointu à Cassis (photo Toti)


« C'est ici un blog de bonne foi, lecteur.
Il t’avertit dès l’entrée que je ne m’y suis proposé aucune autre fin que culinaire et privée.
Je n’y ai aucune préoccupation de ton service ni de ma gloire.
Je l’ai consacré à la commodité particulière et gastronomique de mes parents et amis.
Ainsi, lecteur, je suis moi-même la matière culinaire de mon blog :
il n’est pas raisonnable que tu emploies ton loisir en un sujet si frivole et si vain ».


jeudi 12 avril 2012

Ma dernière séance (8) : les années 70

1973, encore,
avec "Amarcord"
de Fellini.
"Amarcord" signifie
en dialecte romagnol
"Mi ricordo" : "Je me souviens..."
Les années 70 sont d'une telle richesse
qu'on ne sait quel film choisir !
Je les ai vus au cinéma et,
pour certains,
je me souviens
encore des circonstances très précises...
Et comme disait Georges Perec :
ce sont « des petits morceaux de quotidien, des choses que, telle ou telle année, tous les gens d'un même âge ont vues, ont vécues, ont partagées, et qui ensuite ont disparu, ont été oubliées ; elles ne valaient pas la peine de faire partie de l'Histoire, ni de figurer dans les Mémoires des hommes d'État, des alpinistes et des monstres sacrés. Il arrive cependant qu'elles reviennent, quelques années plus tard, intactes et minuscules, par hasard ou parce qu'on les a cherchées, un soir, entre amis ; c'était une chose qu'on avait apprise à l'école, un champion, un chanteur ou une actrice qui perçait, un air qui était sur toutes les lèvres, un hold-up ou une catastrophe qui faisait la une des quotidiens, un best-seller, un scandale, un slogan, une habitude, une expression, un vêtement ou une manière de la porter, un geste, ou quelque chose d'encore plus mince, ressentiment, de tout à fait banal, miraculeusement arraché à son insignifiance, retrouvé pour un instant, suscitant pendant quelques secondes une impalpable petite nostalgie. »




Fellini parle de sa ville natale, Rimini, station balnéaire d'Emilie-Romagne , entièrement reconstruite en studio. L'idée du film lui était venue pendant une cure à Manziana, en 1967, alors qu'il écrivait le livre, La mia Rimini.

Chronique tendre mais sans complaisance de la petite bourgeoise catholique fasciste dans les années 30.
"Le fascisme est en quelque sorte une ombre menaçante qui ne demeure pas immobile derrière notre dos, mais qui grandit souvent au-dessus de nous et nous précède. Le fascisme sommeille toujours en nous. Il y a toujours le danger de l'éducation, d'une éducation catholique qui en connaît qu'un but : conduire l'homme à une dépendance morale, réduire son intégrité, lui dérober tout sentiment de responsabilité pour le garder dans une immaturité qui n'en finit pas. Dans la mesure où je décris la vie dans un petit endroit, je représente la vie d'un pays et présente aux jeunes gens la société dont ils sont issus. Je leur montre ce qu'il y a eu de fanatisme, de provincial, d'infantilisme, de lourdeur, de soumission et d'humiliation dans le fascisme de cette société là."
(Federico Fellini, Amarcord, éditions Diogene, Zurich, 1974, p319).
Une excellente description du film, ici.

1 commentaire:

paola dei gatti a dit…

un film que j'adore!