Finale du film
« Le Juge et l'Assassin »
de Bertrand
Tavernier en 1976
Texte de Jean-Roger Caussimon
(voir plus bas)
Musique de Philippe Sarde,
Chanté par Isabelle Huppert.
Césars
1977
César
du meilleur scénario original
Avec : Philippe Noiret (le juge Rousseau),
Michel Galabru (le sergent Bouvier)
Isabelle Huppert (Rose) Jean-Claude Brialy (Villedieu)
Renée faure (Mme Rousseau)
1h 50
"1893 : Le sergent Joseph Bouvier
apprenant qu'il est réformé à cause de ses brusques accès de violence tempérés
par des crises de dévotion, part retrouver sa fiancée Louise Lesueur. Mais
celle-ci refuse de l'épouser. Aveuglé par la douleur, il lui tire trois balles
de revolver et tente de se suicider.
C'est un double échec : Louise
n'en meurt pas et Joseph est condamné à vivre mais cette fois avec deux balles
dans la tête. Bouvier quitte l'asile de Dole où il était enfermé. La médecine
l'a reconnu guéri et sain d'esprit, ce qui ne l'empêchera pas d'éventrer,
d'étrangler, de violer plus de douze personnes en quelques mois. Il court les
routes, hanté par le souvenir de Louise, tuant telle une bête fauve dans de
subits accès de rage et implorant le pardon de Dieu qui lui a confié, croit-il,
la mission de réveiller la France endormie, écrasée par l'injustice : il est
l'anarchiste de Dieu.
Personne ne soupçonne Bouvier,
les crimes étant trop éloignés les uns des autres, personne sauf le Juge
Rousseau qui vit à Privas, avec sa mère. À force de déduction, il a réussi à
recomposer un signalement de l'assassin. Et, fait nouveau pour l'époque, il
l'envoie aux deux cent cinquante Parquets de France. Cette initiative décriée
même par son meilleur ami, le procureur Villedieu, qui a longtemps vécu aux
colonies, permet au juge de se retrouver enfin face à face avec Bouvier. Petit
à petit, il va gagner la confiance du meurtrier. Séduit par le juge, Bouvier va
peu à peu tout lui avouer, lui donnant des détails qui constituent des preuves
irréfutables. Il se sait malade et veut qu'on le soigne. Mais, au fond de
lui-même, le juge croit que Bouvier simule la folie. Et le juge, aidé par les
experts, va envoyer Bouvier à la guillotine."
(Cinéclub de Caen)
Paroles :
"La Commune est en lutte
Sans doute, mon amour, on n'a pas eu de chance
Il y avait la guerre
Et nous avions vingt ans
L'hiver de 70 fut hiver de souffrance
Et pire est la misère
En ce nouveau printemps...
Les lilas vont fleurir les hauteurs de Belleville
Les versants de la Butte
Et le Bois de Meudon...
Nous irons les cueillir en des temps plus faciles...
La Commune est en lutte
Et demain, nous vaincrons...
Nous avons entendu la voix des camarades :
« Les Versaillais infâmes
Approchent de Paris... »
Tu m'as dit : « Avec toi, je vais aux barricades
La place d'une femme
Est près de son mari... »
Quand le premier de nous est tombé sur les pierres
En dernière culbute
Une balle en plein front
Sur lui, tu t'es penchée pour fermer ses paupières...
La Commune est en lutte
Et demain, nous vaincrons...
Ouvriers, paysans, unissons nos colères
Malheur à qui nous vole
En nous avilissant...
Nous voulons le respect et de justes salaires
Et le seuil des écoles
Ouvert à nos enfants...
Nos parents ne savaient ni lire ni écrire
On les traitait de brutes
Ils acceptaient l'affront...
L'Égalité, la vraie, est à qui la désire...
La Commune est en lutte
Et demain, nous vaincrons...
Les valets des tyrans étaient en plus grand nombre
Il a fallu nous rendre
On va nous fusiller
Mais notre cri d'espoir qui va jaillir de l'ombre
Le monde va l'entendre
Et ne plus l'oublier...
Soldats, obéissez aux ordres de vos maîtres
Que l'on nous exécute
En nous visant au cœur
De notre sang versé, la Liberté va naître...
La Commune est en lutte
Et nous sommes vainqueurs..."