Pointu à Cassis

Pointu à Cassis
Pointu à Cassis (photo Toti)


« C'est ici un blog de bonne foi, lecteur.
Il t’avertit dès l’entrée que je ne m’y suis proposé aucune autre fin que culinaire et privée.
Je n’y ai aucune préoccupation de ton service ni de ma gloire.
Je l’ai consacré à la commodité particulière et gastronomique de mes parents et amis.
Ainsi, lecteur, je suis moi-même la matière culinaire de mon blog :
il n’est pas raisonnable que tu emploies ton loisir en un sujet si frivole et si vain ».


mardi 5 mars 2013

"Films et chansons" (13) : "L'Ange Bleu"


La rubrique 
"Films et chansons" revient...
avec Marlène Dietrich
et "L'Ange Bleu"
de Josef Von Sternberg (1930)
et la chanson
 "Falling in love again".
"Der Blaue Engel" (1h47)
avec Emil Jannings (Professeur Rath).

Un excellent résumé du film ici
sur le site du Ciné-club de Caen,
et une analyse intéressante là.




« Dans le roman de Heinrich Mann, Rath se sert de la chanteuse Rosa Frö1ich pour se venger de la
société, il invite la débauche à investir son foyer, mais c'est la jalousie qui ruine son triomphe. Von
Sternberg, en rejetant de son adaptation certaines implications sociales et politiques du livre, prétendit
créer une sorte d'abstraction et tirer de sa propre imagination, non du réel, le tableau psychologique de
L'Ange Bleu. [...] Mais son génie n'a pas besoin de justification. Parce que son art était profond, sa
fantaisie très perceptive produisit un tableau absolument exact de l'Allemagne pré-hitlérienne, en faisant
de Rath une épave solitaire, sentimentale, désarmée et conservatrice, face à une nouvelle génération de
butors infantiles, insensibles à son tourment. Les élèves du professeur. solidaires pour le martyriser, sont
les seuls à souhaiter, puis à aider sa chute. Lola-Lola, irresponsable, mais sans réelle perfidie, "faite pour
l'amour" et pour rien d'autre, est l'instrument du destin, sans volonté de nuire. [...] "Tous mes films sont
abstraits" a dit von Sternberg. C'est son génie qui ne l'est pas. Heureusement qu'il l'a trahi. Dans la grotte
glauque où Lola, jambes gainées d'obscur, cale sa chaise d'insolence, telle une Circée des brasseries,
nous saisissons toujours au poids l'éternité. »
Robert Benayoun, L'AVANT.SCÈNE CINÉMA. n° 57, mars 1966.

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